
Fendeuse à bois
J’ai récupéré une fendeuse à bois à moteur thermique qui avait un dysfonctionnement, le moteur lui-même tourne parfaitement, le vérin fonctionne mais gros problème, il se bloque après un léger appui sur la bûche à fendre. Cette fendeuse n’avait plus été utilisée depuis plusieurs années.
- Vue générale
N’ayant pas d’expérience en hydraulique, j’ai tout d’abord essayé d’ouvrir les écrous de la pompe pour découvrir en dessous une vis réglable. J’ai essayé de serrer à fond cette vis mais aucun changement.
Pour aller plus loin, j’ai enlevé la pompe de son support et débranché les tuyaux hydrauliques. La pompe ne comporte aucune inscription de marque ou de débit, je suppose qu’elle est chinoise comme le moteur Jiangdong qui l’entraîne.
Ce moteur ressemble furieusement au Honda, copie ou licence ? On le trouve facilement sur internet pour environ 300 Euros + port.
Ici un Honda monté sur une faucheuse Aebi, il semble qu’il y a que l’étiquette qui change !
Ici la pompe ressemblante.
Le corps de la pompe est maintenu par les 8 vis Allen.
La pompe est en 3 parties qu’il faut séparer prudemment pour ne pas abîmer les joints toriques insérés dans les gorges.
En ouvrant la pompe, j’ai remarqué que le plus petit des pignons n’était pas entraîné parce que la petite clavette prise dans la gorge de l’axe était cassée. Comment cette pièce a-t’elle pu casser ? Il semble qu’il n’y a pas de soupape de surpression ou alors celle-ci est intégrée au système de commande d’aller et retour du piston et une surpression a peut-être eu lieu lorsque le piston était en butée.
J’ai trouvé au garage agricole du coin des clavettes tubulaires au bon diamètre. J’ai dû corriger la longueur à la meule à eau pour ne pas les détremper. J’en ai profité pour changer la clavette du grand pignon qui avait un peu de jeu.
Après un remontage méticuleux tout en lubrifiant généreusement les axes et les douilles afin que le système soit déjà lubrifié lors de l’amorçage de la pompe le serrage a été effectué à la clef dynamométrique en croisant les vis Allen.
Le remontage de la pompe sur son support moteur effectué ainsi que le branchement des conduites hydrauliques, la pompe a amorcé immédiatement et j’ai pu fendre plusieurs bûches sans problèmes. Il semble qu’aucune bûche ne lui résiste, même en essayant au travers des nœuds du bois très résistants.
Après une utilisation d’environ une 1/2 heure, l’huile a légèrement tiédi et la pompe est un peu plus chaude mais ceci est dû à la chaleur du moteur transmise par le châssis support de pompe. Un treillis de protection a été posé par la suite sur la transmission empêchant d’y mettre les doigts tout en assurant la ventilation.
FONCTIONNEMENT
Voulant comprendre le principe de fonctionnement de cette pompe et pourquoi est-t’elle en deux parties ? Pourquoi il y a un engrenage plus large et un engrenage plus étroit alors que les deux sont entraînés par le même axe ? En cherchant la réponse sur le net j’ai trouvé l’excellente vidéo de Jean-René Rodrigue "Fonctionnement d’une pompe à engrenage" qui a très bien imagé le principe des deux étages.
N’ayant pas trouvé la description et le rôle des différentes soupapes, c’est en observant attentivement la pompe et la distribution des canaux que j’ai pu tirer les conclusions suivantes (sans garantie.......) :
- En phase 1 le piston du vérin de la fendeuse se déplace vers le bois à fendre et l’effort demandé est faible, les deux pompes débitent en parallèle.
- En phase 2 le au piston rencontre la bûche, l’effort devient conséquent, la pression dans la conduite augmente et maintient fermée la soupape en sortie de la pompe à grand débit, et ouvre simultanément la soupape qui court-circuite le débit de cette même pompe. Seule le débit de la petite pompe agit encore sur le vérin principal avec une force augmentée.
- Dès que la bûche est fendue l’effort étant réduit la pression baisse et le débit des deux pompes s’additionnent pour le retour du piston du vérin principal.
- Ce système permet au piston de se déplacer plus vite lors du retrait et de l’approche vers la bûche, tout en gardant la puissance au moment nécessaire.