CABANE RAMBERT

, par Renard

Le grand débat : Si la première cabane Rambert était indiscutablement sur la commune de Leytron, la cabane actuelle est-elle sur la commune de Chamoson ou de Leytron ? Je ne répondrai pas à cette question délicate, mais en parcourant le web j’ai quand même trouvé 2 références qui disent que le terrain était sur Chamoson. Il semble que bizarrement la cabane ou les bornes se soient déplacées depuis sa construction !

Premier Article :

Article de la Tribune de Genève du 15.7.2016

Rénovée, agrandie, la cabane Rambert inaugurera ses nouveaux atours demain. Située au-dessus d’Ovronnaz, mais

sur la commune de Chamoson, qui en offrit le terrain en 1950 ,

elle appartient à la Section des Diablerets du Club alpin suisse (fondée en 1863, comme son organisation faîtière, la section vaudoise du club des alpinistes s’est donné dès le début le nom du plus haut sommet du canton). Depuis sa construction en 1952, elle a ouvert des générations de Vaudois à l’alpinisme, grâce à sa proximité avec les Muveran, la Dent-Favre ou le Haut-de-Cry.

Adieu cuisine trop exiguë et surchauffée, couchettes juxtaposées sans intimité, spartiates toilettes extérieures suspendues dans le vide. « Il fallait remettre la cabane au goût du jour, souligne Jean Micol, président de la Section des Diablerets. L’ancienne ne correspondait plus aux normes actuelles d’hygiène comme de sécurité. »

Seule la vue panoramique sensationnelle depuis la terrasse n’a pas changé – du Monte Leone aux Dents-du-Midi, en passant par le Cervin, le Grand-Combin et le Mont-Blanc. La rénovation a été radicale : les murs ont été conservés, tout le reste refait. De l’extérieur, le changement est patent. Les montagnes, le ciel, les nuages se reflètent dans la tôle inox qui recouvre le « sac à dos » ajouté à l’ancienne cabane par les architectes du bureau Bonnard Woeffray, à Monthey. Cette extension concentre les parties techniques, les nouveaux sanitaires et la chambre des gardiens.

La cabane imaginée au sortir de la Seconde Guerre mondiale est passée directement en plein XXIe siècle. L’électricité fournie par les panneaux photovoltaïques est stockée dans une armoire de batteries. « Même lorsque nous avons utilisé un marteau-piqueur électrique pour démonter les anciennes toilettes, le système n’a pas faibli », se réjouit le gardien Claude Hotz, dont la tablette est en cours de recharge dans un coin de la salle à manger. Et dont les deux congélateurs assurent la conservation des aliments pour ses hôtes, entre les ravitaillements mensuels par hélicoptère.

La toiture à pans en V permet de récolter l’eau de pluie, stockée dans des citernes et chauffée grâce à des panneaux solaires pour la cuisine et la douche du couple de gardiens. La rénovation a bien sûr compris l’isolation de la toiture et des façades. Ainsi, un poêle à bois suffit à chauffer la nouvelle salle à manger. « Cette conception aurait été impossible il y a seulement dix ans », souligne Jean Micol.

La rénovation de Rambert symbolise l’évolution du rôle des cabanes dans les activités de montagne. A l’origine, dans la seconde moitié du XIXe siècle, le refuge contribuait à rendre possible l’ascension des sommets d’une région (il fallait alors 9 heures de marche pour monter de la gare de Riddes aux Muveran !) Mais les temps ont changé, et la vogue de la randonnée a fait de la cabane un but en soi. En 2008, l’ouverture d’un nouveau sentier depuis le sommet du télésiège de Jorasse, à Ovronnaz, a raccourci à 2 ?h ?30 le temps d’accès à Rambert. On y monte en famille ou entre amis respirer le bon air, admirer la vue et manger une assiette avant de redescendre. « Les week-ends, le repas de midi est un gros boom, confirme la gardienne Maïthé Hotz.

Côté nuitées, les randonneurs effectuant le Tour des Muveran sur quatre ou cinq jours forment notre clientèle la plus importante. Nous offrons à tous un confort accru. » Parmi eux, une majorité de femmes, aux attentes différentes de celles des messieurs rompus à la vie à la dure de 1950. Les visiteurs passant la nuit sur place apprécient désormais les couchettes individuelles dans des chambres claires, la vue magnifique depuis la salle à manger, grâce à la baie vitrée ouverte en façade, les prises permettant la recharge des smartphones, des duvets bien chauds et, révolution à Rambert, des toilettes intérieures – et sans odeurs !

Alpinistes et « kilimandjaristes » émérites, Maïthé et Claude Hotz tentent quant à eux de faire régner un esprit montagnard sur « leur » cabane (ils ont signé pour trois ans). Face à des clients qui oublient parfois qu’ils se trouvent à près de 2600 mètres d’altitude, dans un endroit privé de source d’eau et devant vivre en autarcie, ils rappellent qu’ils sont des montagnards avant d’être des hôteliers. (TDG)

Deuxième article :

Article du site Notre Histoire

Description
La cabane Rambert, à 2534 m, appartient à la Section des Diablerets, dite aussi cabane du Muveran est construite en 1895, inaugurée le 20 juillet de la même année. Elle est la réplique en plus petit de la cabane d’Orny II. Travaux dirigés par Albert Barbey.

Située au-dessous de la Frête de Sailles, entre le Grand et le Petit Muveran et baptisée en l’honneur du professeur Rambert, ancien président central. Agrandie en 1920 ; en bois, toiture en zinc, 30 places, logement distinct pour le gardien.

Nos poètes vaudois étaient très attachés au massif du Muveran, qui fut souvent chanté, en particulier par Eugène Rambert. Il fallait construire là-haut une cabane pour faciliter les ascensions par le Pont de Nant, et par Ovronnaz. D’abord une cabane de bois fut édifiée sur la Frête de Sailles.

Elle a été remplacée en 1952 par une belle construction de pierre, sur la Crettaz Morez, commune de Chamoson.

La vue, de ce bastion adossé au pied du Grand Muveran, à 2585 m. d’altitude, donne sur toute la chaîne des Alpes. La cabane comprend 42 couchettes et jouit d’un certain confort qui la rend accueillante et sympathique.

Réf : Section des Diablerets - Imp. A. Groux, Lausanne 1973.

Si au lieu de regarder les montagnes de bas en haut, comme nous avons l’habitude de le faire, nous les contemplions en sens contraire, le site de la nouvelle cabane Rambert nous apparaîtrait comme un lieu historique, puisque c’est de cet endroit même qu’Eugène Rambert décrivit si remarquablement la région dans l’une de ses Nouvelles "Deux jours de chasse sur les Alpes vaudoises"

Eugène Rambert : Les Alpes et la Suisse, ouvrage publié par la Section des Diablerets du CAS, à l’occasion du centenaire d’Eugène Rambert, Librairie Rouge, Lausanne, 1930.

© Collection particulière de André Groux, Lausanne

Et aussi à consulter sur le sujet

Fernand Crittin Chamoson à travers les âges Éditions à la Carte Avril 2017 Page 222