Rénovation d’un moteur MAG 1040 Scie à ruban Joël Geiser
Intro
L’année de construction du moteur
Extraction du volant magnétique
Calage de l’allumage
Les soupapes
Le carburateur
Conclusion
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Intro
Le moteur MAG 1040 entraînant la scie à ruban destinée à la préparation de bois de feu a soudain présenté des défaillances (plus d’étincelles à la bougie). J’ai décidé de faire une rénovation de ce moteur. Cette scie a été achetée d’occasion sur un site de vente en ligne il y a une dizaine d’année.
Le moteur est fixé au châssis de la scie par l’intermédiaire de 4 silentblocs et entraîne sans réducteur une double poulie. Cette double poulie est reliée par deux courroies trapézoïdales aux volants supportant la lame de scie. Un débrayage à sec incorporé au moteur permet d’interrompre l’entraînement sans arrêter le moteur.
Ne disposant pas du manuel d’entretien ou d’une quelconque notice, j’ai cherché sur internet et j’ai trouvé quelques informations sur le site rapid.ch, notamment la liste de pièces. J’ai aussi trouvé la notice d’atelier pour un 1029 que j’ai extrapolé sur le 1040. Il semble que le dernier chiffre indique la cylindrée du moteur mais que le système de base soit identique.
L’année de construction
Le moteur d’un poids respectable à été démonté du support et posé directement sur l’établi. Je n’ai aucune information sur son année de construction, mais la scie elle-même à été construite en 1966 et je suppose qu’il s’agit du moteur d’origine.
Extraction du volant
Il faut démonter le réservoir et les flasques de ventilation pour atteindre le volant magnétique derrière lequel se cache l’allumage. Il a fallut un arrache fabrication maison pour extraire le volant magnétique ventilateur pour constater que la rouille s’était bien installée là derrière. Probablement que ce moteur a séjourné à un moment de son existence directement à la pluie.
Le volant magnétique ventilateur avec à l’intérieur le système d’avance de l’allumage centrifuge Le volant arraché, il faut s’assurer que le support du système d’allumage possède bien le repère pour bien le caler au moment du remontage. Le système avait déjà été démonté au vu de l’état des vis de fixation. La rénovation demande de changer le rupteur (vis platinées) et le condensateur. N’ayant pas réussi à extraire le condensateur du support , il a été perçé avec une mèche à fer. J’ai trouvé les pièces de rechange au garage machines agricoles Aubert Chamoson et Vérolet Sion.
Calage de l’allumage
Le calage de l’allumage demande un réglage précis du point d’allumage.
Dans la documentation du MAG 1029 il est dit sous le chapitre :
Réglage du rupteur : 1) Appuyer le linguet du levier du rupteur contre la fausse came (dont le diamètre correspond à la hauteur de came).
2) Déplacer le support de contact jusqu’à ce que le jeu entre les contacts soit de 0.4 +- 0.05mm.
En supposant que ce qui est appelé la fausse came c’est l’excentrique du volant qui pousse le levier du rupteur, le volant a été positionné afin que le contact soit ouvert au maximum, et à partir de ce point le réglage a été effectué au moyen d’un jeu de cales d’épaisseur afin de donner une distance de 0.4 mm entre les contacts. Le moteur a démarré sans problème en enroulant la corde autour de la poulie de sortie, je ne voulait pas remonter le cache du rupteur et la poulie de mise en marche sans essayer le moteur. Il y a des lettres inscrites sur le volant et je suppose qu’elles doivent aussi servir au calage de l’allumage ou des soupapes
- A travers le volant magnétique
Les soupapes
Le jeu des soupapes a été contrôlé en ouvrant le cache latéral. En positionnant le piston à l’un des point mort haut au moment ou les deux soupapes sont fermées, on peut mesurer à l’aide d’une jauge le jeu des soupapes. Pour le moteur 1029 le constructeur donne un jeu de 0.15 à 0.20 pour la soupape d’admission et 0.20 à 0.25 pour cette de l’échappement. Il a été mesuré 0.20 pour l’admission et 0.25 pour l’échappement. Le jeu des soupapes est difficile à régler, il semble que cela soit possible avec des cales de différentes hauteur positionnées entre l’arbre à cames et la queue de soupape. En ouvrant le cache de réglage des soupapes une partie du joint est resté collée au moteur cassant celui-ci. On voit sur la vidéo précédente un écoulement d’huile (vers le régulateur) provenant du cache soupape, il a fallu fabriquer un joint avec du papier spécial au cuter.
Le carburateur
La cuve de décantation sous le réservoir a été modifiée, la cuve d’origine en matière plastique était fendue, coulait et avait été remplacée dans l’urgence par un capuchon de spray de peinture. Une nouvelle cuve a été fabriquée à partir d’un raccord de tuyau d’arrosage en laiton auquel il a été soudé à l’étain un fond. Le raccord laiton d’un pouce correspond exactement au joint sous le robinet d’essence. Peut-être trouverai-je un jour la pièce d’origine ?
En ce qui concerne le carburateur, toutes les pièces raisonnablement démontables ont été séparées et passées dans un nettoyeur à ultrasons. Il s’agit d’un appareil acheté dans un discount autour des 30 fr destiné au nettoyage d’appareils dentaires ou de bijoux. Le résultat n’est pas mirobolant mais pour le prix... A voir la couleur de l’eau il a quand même une efficacité. (ici c’est le carburateur Amal du AM75 prêt à être remonté avec le joint fabriqué au cuter) Il faut bien prendre garde de nettoyer et de souffler les canalisations microscopiques qui servent au ralenti et au mélange air essence. Sur le carburateur il y a deux vis de réglage, une pour le ralenti et l’autre pour la richesse, ces 2 vis sont maintenues par des ressorts. La vis de richesse a été serrée au maximum et revenue en arrière de 1 tour et demi, seule une petite correction a été nécessaire moteur en marche mais c’était presque parfait !
Conclusion
Le moteur MAG a été couramment monté sur de nombreuses machines agricoles ou autres. La construction est robuste et pour autant qu’il y aie un léger entretien ils semblent fort durables. Huit moteurs MAG de différentes générations sont plus ou moins utilisés sur différentes machines, soit sur :
Bucher K3 de 1957 (chasse-neige avec une lame de 1.2 m) démarrage au kick |
Bucher K3 de 1960 (faucheuse) démarrage au kick |
Aebi AM 70 de 1960 (monoaxe avec remorque tractée en cours de révision, écoulement d’huile sur tambour de frein |
Aebi AM 75 de 1973 (monoaxe avec remorque tractée pour transport |
Aebi AM 70 de 1963 (faucheuse) achetée fin 2019 |
Rapid 606 avec remorque 4 x 4 dont j’ignore l’année vidéo |
Scie à ruban à moteur MAG |
Rapid Spezial de 1973 MAG 2055 Rénovation |
Enfin un moteur MAG 1029 récupéré sur un monorail viticole, tourne mais fume énormément. |
Pour l’entretien de ces machines, un contrôle vidange chaque année pour celles qui sont les plus utilisées, pour les autres elles sont mises en marche durant une dizaine de minutes chaque un ou deux ans afin qu’elles ne se grippent pas.
On trouve peu de documentation ou d’historique sur le moteur MAG, pourtant il était et est encore très commun dans le monde du monoaxe. Ces moteurs ont équipés toutes les grandes marques suisses comme Aebi Bucher Rapid Simar etc. et même des marques d’autres pays comme Irus. Il y a une page Wikipedia mais qui est très succincte.